En résumé
- 🎬 Astérix et le coup du menhir
- 📺 Sur W9 à 21h10
- 📖 Un film d’animation français qui revisite les aventures d’Astérix et Obélix en fusionnant deux histoires cultes, abordant avec humour et satire des thèmes comme la manipulation, la peur collective et la crise de confiance, porté par des voix mythiques et une animation 2D emblématique.
Astérix et le coup du menhir, diffusé ce soir à 21h10 sur W9, s’impose comme le rendez-vous immanquable pour tous les amateurs de l’animation française, les nostalgiques de la bande dessinée Astérix, et les passionnés de dubbing mythique à la française. Alors qu’on pensait tout savoir sur le petit village d’irréductibles Gaulois, cette aventure, portée par Roger Carel, Pierre Tornade et la réalisation précise de Philippe Grimond, bouscule la routine et propose un retour aussi loufoque qu’intelligent sur les peurs collectives et l’art du doute.
Astérix et le coup du menhir : une intrigue inventive et inédite dans la saga Astérix
Astérix, Obélix et Panoramix sont bien sûr au cœur de l’intrigue, mais Astérix et le coup du menhir se démarque immédiatement des précédentes adaptations en fusionnant deux scénarios cultes signés Goscinny et Uderzo, Le combat des chefs et Le Devin. Le résultat ? Une histoire où la magie de la potion n’est plus acquise et où, sous l’impulsion d’un devin manipulateur, la crédulité renverse l’équilibre d’un village entier. C’est brillant, car derrière le rire et l’absurde, le récit touche à des thèmes d’une étonnante actualité : peur de l’inconnu, manipulation de masse, crise de confiance envers les figures d’autorité.
La scène culte où Obélix assomme Panoramix marque non seulement le départ de toute l’intrigue, mais symbolise aussi le chaos qui peut survenir quand repères et traditions s’effondrent. C’est cette alliance de comique burlesque et de satire sociale qui confirme la puissance d’Astérix comme miroir de la société française, des années 80 à nos jours.
Double performance : derrière les voix de Roger Carel, Pierre Tornade et l’animation d’Astérix et le coup du menhir
Roger Carel et Pierre Tornade offrent là deux de leurs performances les plus emblématiques : la voix d’Astérix, vive, affûtée, est immédiatement associée à l’enfance de millions de spectateurs. Quant à Obélix, il gagne en mélancolie et en tendresse, oscillant entre force brute et naïveté adorable. Ce couple de doublage est inséparable et marque l’apogée d’une époque où le doublage français savait imprimer sa propre personnalité aux personnages.
À la direction, Philippe Grimond livre un dernier grand film d’animation 2D avant l’arrivée des adaptations 3D et live action. On sent dans la patte visuelle une forme d’hommage aux albums papiers, tout en s’autorisant des séquences de pur délire — que dire de la fameuse scène du devin sous la pluie, ou des chœurs de Gaulois paniqués prêts à abandonner leur village !
- Le studio d’animation, créé spécialement à Paris pour ce film, fermera ses portes après la sortie, donnant à l’œuvre le statut d’ultime témoin d’une certaine idée de l’animation européenne.
- La musique de Michel Colombier, ponctuée de la chanson culte “Il s’est pris un de ces coups de menhir”, reste un point d’ancrage nostalgique pour tous ceux qui ont grandi avec le dessin animé.
Astérix et le coup du menhir : entre héritage pop et critique nuancée
Sorti à la fin des années 80, Astérix et le coup du menhir atteint un public fidèle, sans toutefois égaler le carton retentissant des premiers volets (comme Les Douze Travaux). La faute à une recette bien huilée ? Peut-être. Les critiques pointent parfois un certain classicisme, une tendance à recycler les formules qui marchent, mais reconnaissent tous l’efficacité de l’humour, la fidélité à l’esprit originel et l’engagement sincère des comédiens de doublage.
Côté spectateurs, la moyenne flirte avec un honnête 3,2/5 sur les plateformes de référence : une note qui reflète l’affection du public, certes, mais aussi un attachement au ton original des albums. Pour autant, certains fans voient en ce film l’un des épisodes les plus sombres et satiriques — le devin Prolix, personnage très “charlatan de foire”, distille un malaise singulier et place cette aventure à part dans la franchise.
Le film fut un laboratoire pour les thèmes sociaux : manipulation, esprit de cohorte, résistance face à la peur irrationnelle… Tout cela servi par des punchlines qui fusent, et une animation pleine de charme rétro. La fusion scénaristique (deux BD pour un film) reste unique et n’a pas été réitérée depuis.
Un héritage solide pour l’animation française avec Astérix et le coup du menhir
Visionner Astérix et le coup du menhir aujourd’hui, c’est se reconnecter à un mode de narration, à un humour très français, où la satire, le burlesque et l’aventure se mêlent sans jamais sombrer dans la facilité. C’est aussi, quelque part, dire adieu à la grande époque du dessin animé traditionnel à la française, celle où chaque plan, chaque réplique, débordait d’une tendresse palpable pour les personnages et leurs excentricités.
Ce film, ultime témoin avant le virage vers le cinéma d’animation nouvelle génération, reste profondément inscrit dans l’imaginaire collectif. Pour le simple plaisir de se replonger dans l’univers de Goscinny et Uderzo, de savourer la partition musicale et les voix iconiques, ou d’observer à la loupe comment une société peut être renversée par un simple mensonge, il n’y a qu’une chose à dire : ce soir, direction W9, et “Ils sont fous ces Romains !” n’aura jamais autant résonné.
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